Mise à jour 11.04.2016
Disons-le d’emblée : les logiciels de détection de similarités sont indispensables pour évider la fraude massive qui se produit dans des univers non contrôlés. En aucun cas ils ne prétendent éradiquer le problème en « soignant » chacun des délinquants de la connaissance qui opère dans notre univers académique, que celui-ci soit étudiant ou chercheur de renom.
Si votre établissement n’est pas abonné à l’un des logiciels de détection de plagiat, vous pouvez en rechercher un dans notre signet et demander à bénéficier d’un essai gratuit.
La procédure est généralement la suivante :
- Vous vous identifiez en indiquant votre adresse e-mail.
- Vous recevrez alors vos codes d’accès afin d’utiliser le service d’analyse de documents.
- Vous sélectionnez un (ou plusieurs) document(s) à analyser et/ou à comparer.
- Le document est chargé dans votre espace de travail.
- L’analyse du document est lancée par rapport aux documents que vous entrez, mais aussi avec tous les documents référencés sur le Web.
- Vous recevez des résultats exhaustifs et précis comme :
– Le pourcentage de similitude du document analysé
– Tous les passages similaires à d’autres documents (mis en couleur)
– Les références exactes aux sources de similitudes rencontrées
– Toutes les sources similaires, triées par probabilité - Il vous reste alors à vérifier ce qui relève effectivement du plagiat d’œuvres protégées.
Y a-t-il un problème légal lié à l’utilisation des logiciels ?
S’il n’y a aucun problème légal, en Europe, à utiliser des logiciels de détection de similarités dans le cadre universitaire ou scolaire, les dirigeants d’établissements du Canada et des Etats-Unis craignent souvent d’en faire usage et se réfèrent à leurs Constitutions.
Turnitin répond aux craintes des canadiens en matière légale.
Une autre réponse se trouve dans les recommandations académiques du groupe de travail de la CREPUQ.
CREPUQ – Rapport du Groupe de travail sur le plagiat électronique décembre 2011, Québec.
Comment choisir un logiciel de détection de plagiat ?
Conseils rédigés avec le concours de Frédéric AGNES – frederic@sixdegres.fr
1. L’outil est-il simple à utiliser ?
Vous allez utiliser vous-même le logiciel ? Alors vous devez le trouver attirant et ergonomique. Il doit répondre à vos besoins, les informations doivent être là où vous les cherchez.
Il est souvent possible de télécharger une version d’évaluation ou d’effectuer un test gratuit. Ne vous privez pas, faîtes-vous une idée par vous-même !
2. Comment analyser un document ?
Certains outils analysent les documents directement sur votre ordinateur. D’autres nécessitent que le document soit chargé sur un serveur distant, via un espace virtuel ou envoyé par e-mail.
Logiciels installés sur votre ordinateur :
Le logiciel va interroger à distance des bases de données sur Internet. Si le réseau de votre école est équipé d’un pare-feu, il est possible que le logiciel n’arrive pas à envoyer ses requêtes.
Logiciels utilisables « en ligne » :
L’utilisateur dispose d’un compte personnel, dans lequel il télécharge le document à analyser. Certains logiciels permettent même de faire charger les documents directement par les étudiants. C’est généralement depuis ce même compte que vous consultez le résultat des analyses.
3. Combien de temps faut-il pour obtenir un résultat d’analyse ?
Là encore, il y a des logiciels très rapides (quelques minutes) et d’autres beaucoup plus lents (quelques heures, voire quelques jours pour les plus lents).
Les logiciels à installer sur votre machine devraient en théorie fonctionner plus rapidement, mais ils nécessitent que votre ordinateur soit allumé pendant toute l’analyse.
Les logiciels en ligne analysent vos documents même lorsque votre ordinateur est éteint : tout se passe à distance sur le serveur du logiciel. Reste ensuite à apprécier le temps nécessaire à chaque logiciel pour vous procurer un résultat.
4. Quel résultat obtiens-je ?
• Pourcentage de similitude
L’information première que vous souhaitez avoir est le pourcentage de similitude entre le document analysé et les sources retrouvées.
Attention, ne confondez pas similitude et plagiat : les citations et certaines expressions très courantes vont être considérées comme similaires, sans pour autant révéler un acte de plagiat.
• Passages similaires
Le pourcentage de similitude est calculé d’après la quantité de texte authentique en regard de la quantité de texte similaire retrouvé. La plupart des logiciels vous indiquent quels sont les passages similaires afin que vous puissiez apprécier par vous-même leur nature (citation ou plagiat).
• Sources
En second lieu, les logiciels vous indiquent quelles sont les sources retrouvées pour chaque passage similaire. Certains outils vous proposent même un classement des sources les plus fréquemment retrouvées.
5. Quelles sources sont retrouvées par les logiciels ?
Là encore, plusieurs technologies peuvent être utilisées.
Certains logiciels constituent leur propre base de données en indexant des sites Internet, des documents qu’ils trouvent sur Internet, ou qui sont déposés par les utilisateurs.
D’autres logiciels sont des méta-moteurs : ils ne constituent pas leur propre base documentaire mais interrogent et centralisent les résultats proposés par les outils de recherche disponibles sur Internet.
Enfin, certains logiciels mélangent ces deux technologies.
Dans tous les cas, les contenus librement accessibles sur Internet sont retrouvés. Pour retrouver les textes issus de documents donc l’accès est payant, les éditeurs de logiciel anti-plagiat doivent établir des partenariats spécifiques avec les distributeurs de documents payants.
6. Les sources traduites ou reformulées sont-elles retrouvées ?
La plupart des logiciels retrouvent les extraits à l’identique. Ils ne retrouvent donc pas des passages réécrits ou traduits. Dans ces deux cas, il vous appartient d’apprécier si l’on peut encore parler de plagiat…
Certains logiciels proposent tout de même une vérification sémantique, en substituant des mots ou des expressions par d’autres synonymes, ou encore par des traductions. Mais dans la pratique, une traduction « humaine » est rarement similaire aux traductions possibles suggérées par les logiciels.
7. Puis-je affiner un résultat ?
Vous lisez un résultat de l’analyse, vous vous apercevez qu’un extrait ne provient pas d’un plagiat mais d’une citation. Vous découvrez aussi qu’un grand nombre d’extraits proviennent de sources que vous avez vous-mêmes recommandées à vos étudiants. Que faire ?
Selon les technologies utilisées, certains logiciels vous permettent d’adapter et d’ajuster les résultats d’analyse. Vous pouvez par exemple ignorer une source ou un extrait du texte, afin de recalculer le pourcentage de similitude.
Vous devez pour cela avoir accès à une interface qui permette de modifier votre résultat. Si le résultat vous est proposé sur un document statique, vous ne pourrez naturellement pas le modifier.
8. Où vais-je utiliser le logiciel ?
- Si vous allez être amenés à utiliser plusieurs ordinateurs (bureau, domicile), vous devrez proscrire les logiciels installés sur une seule machine.
- Si vous récupérez vos e-mails en utilisant un logiciel de messagerie (Outlook, Eudora, Thunderbird, etc.) et que vous souhaitez consulter vos rapports sur plusieurs ordinateurs, vous devrez sans doute renoncer aux logiciels fonctionnant par envoi d’e-mail
- Si enfin vous souhaiter consulter vos rapports sur des ordinateurs n’étant pas connectés à Internet, vous devrez renoncer aux solutions de type « bureau virtuel ».
9. Comment vais-je collecter les textes à analyser ?
Vous avez analysé un document avec un logiciel, le résultat semble concluant ?
Mettons-nous maintenant en situation quotidienne. Vous devez collecter une centaine de documents pour pouvoir les faire analyser. Plusieurs possibilités s’offrent à vous, toutes ne sont pas offertes par tous les logiciels.
Quelle solution est la plus adaptée à vos besoins ?
- Collectez les documents (disquettes, e-mail, portail électronique de l’université, etc.).
- Ou collectez les documents puis chargez-les dans votre compte.
- Ou demandez à vos étudiants de déposer leur document sur le site Internet du logiciel. Les documents seront alors directement disponibles dans votre compte.
10. Tous les logiciels ont-ils le même effet dissuasif ?
Le levier majeur de dissuasion proposé par les logiciels de détection de plagiat semble être de faire envoyer ou télécharger les travaux par les étudiants eux-mêmes. Ils sont alors directement acteurs du processus de vérification de leurs travaux et sont immédiatement confrontés à la réalité de ce contrôle.
Pour cette raison les systèmes donnant un retour immédiat du type « le document a bien été reçu » ou « le chargement s’est bien passé » sont à privilégier pour un effet dissuasif.
Quelles sont les limites des logiciels de détection de similarités ?
Certes, les moteurs de recherche permettent de repérer des fraudeurs – mais il s’agit de fraudeurs naïfs ou qui ont misé sur la naïveté de leur professeur. Mais l’utilisation des moteurs de recherche présente des lacunes importantes :
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Les moteurs de recherche n’ont pas accès aux contenus des sites vendant des travaux tout faits, comme « Pickdoc », devenu au fil du temps « Oboulo » qui lui-même est devenu DOCS.school.
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Ils n’ont pas plus accès aux pages protégées par un mot de passe. Or en quelques secondes, on peut créer un site interactif gratuit et protégé (« groupe privé ») chez MSN ou Yahoo!, puis y organiser la vente ou l’échange de travaux.
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En outre, il suffit, par exemple, de remplacer un simple espace par un double entre deux mots pour que le moteur de recherche ne reconnaisse pas une citation. On bien sûr d’inverser les mots.
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Il existe maintenant des sites de paraphrase à utiliser pour éviter les risques de détection…
Ces lacunes peuvent être exploitées en quelques secondes par n’importe qui, même dépourvu de connaissances informatiques particulières. En outre, le copier-coller d’un texte fini n’est pas le seul moyen de frauder.