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Communiqué – Qualité de signataire de publications scientifiques

Les Communiqués de l’IRAFPA alertent la communauté académique sur des phénomènes ou tendances mettant en question les fondements et le bon fonctionnement de l’intégrité académique.

Communiqué de l’IRAFPA – Qualité de signataire de publications scientifiques

IRAFPA, le 24 septembre 2024.

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Le nombre croissant d’articles rétractés pose le problème de la responsabilité des auteurs de ces publications. Si le nombre des co-auteurs varie significativement selon les disciplines concernées, le fait de s’octroyer le titre de co-auteur répond à des dispositifs génériques.

Lors du 3ème colloque international de l’IRAFPA sur l’intégrité académique (Figueira da Foz, 20-22 juin 2024), un de ses ateliers «Auctorialité : articulation entre Droit et Éthique académique» a permis de dégager des voies d’action spécifiques. 

Tout d’abord, la Déclaration de Singapour sur l’intégrité en recherche (2010) a le mérite de distinguer, aux points 6 et 7 suivants, les qualités d’auteur et de personne remerciée dans le cadre d’une publication scientifique :

« 6. Publication : Les auteurs doivent assumer la responsabilité de leur contribution à l’écriture d’articles scientifiques, à la rédaction de demandes de contrat, de rapports de recherche ou de toutes autres formes de publication concernant leurs travaux de recherche. La liste des auteurs doit inclure ceux et seulement ceux qui remplissent les critères de la qualité d’auteur.

« 7. Les remerciements : Les auteurs doivent faire figurer dans leurs publications le nom et le rôle des personnes qui ont contribué à la recherche mais qui ne remplissent pas les conditions pour être auteur : aide à la rédaction, sponsors, organismes financeurs ».

Dans le respect des différences de pratiques d’ordre disciplinaire (D. Pontille, 2004), l’IRAFPA rappelle fermement son attachement aux trois considérations suivantes :

  • Distinction entre signature et remerciements: une approche intègre de la recherche implique que la qualité de signataire/cosignataire d’une publication scientifique soit reconnue à toutes les personnes ayant réalisé une contribution qualitativement ou quantitativement substantielle aux travaux, mais qu’elle soit exclusivement réservée à celles-ci. Il ressort de l’expérience que l’anticipation des difficultés de détermination des personnes signataires et de l’ordre de présentation des cosignataires facilite leur résolution, un échange explicite entre contributeurs pouvant être utilement mené en amont et lors de la réalisation des travaux.
  • Transparence: afin de respecter la distinction susmentionnée entre signature et remerciements tout en prenant en considération les différences de contextes des projets de recherche (selon le champ disciplinaire concerné, le caractère éventuellement pluridisciplinaire des travaux…) pouvant expliquer des pratiques de signature variables, une attention particulière doit être portée au principe de transparence. La nature (par exemple, la taxonomie CRediT) et l’objet des contributions des différents signataires des publications sont à préciser (les éditeurs scientifiques intègrent d’ailleurs de manière croissante cette exigence à leur charte éditoriale). Dans le même souci de transparence, le recours à des outils d’intelligence artificielle générative doit être explicité (Commission européenne, Living guidelines on the responsible use of generative AI in research, mars 2024).