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Communiqué – Être habilité à diriger des recherches

Les Communiqués de l’IRAFPA alertent la communauté académique sur des phénomènes ou tendances mettant en question les fondements et le bon fonctionnement de l’intégrité académique.

Communiqué de l’IRAFPA – Être habilité à diriger des recherches

Version du 24 septembre 2024. Mis à jour 15 juillet 2025.

  1. Le contexte actuel

Les médiations conduites par l’IRAFPA dans des contextes académiques internationaux montrent qu’un nombre significatif d’inconduites académiques émergent et s’installent au cours de la relation doctorant/directeur de thèse ou jeune chercheur/directeur de laboratoire.

Aujourd’hui, la question de l’intégrité et de l’éthique est devenue prégnante au sein du monde académique et cela doit être reflété dans tous les diplômes et titres qui accréditent la compétence de chercheur ou d’encadrant de jeunes chercheurs. Or, il n’existe, à ce jour, aucun dispositif pour les futurs encadrants. Il n’est ainsi pas demandé aux personnes qui sont appelées à diriger des travaux de doctorants d’être familiarisés avec l’intégrité académique.

En France, par exemple, le règlement des HDR (qui n’ont pas été révisés depuis 1992) ne contient simplement pas les termes d’« éthique », d’« intégrité » ou de « responsabilité ».

A l’heure où les systèmes d’intelligence artificielle générative entrent de plain-pied dans le métier académique, il est urgent que les actuels et futurs encadrants de jeunes chercheurs soient sensibilisés à leurs responsabilités. Les capacités de ces systèmes sont sans cesse renouvelées et développées, rendant nécessaire une compréhension supérieurement informée de leur fonctionnement, tant pour l’encadrant que pour le doctorant, afin de pouvoir en parler franchement.

  1. La position de l’IRAFPA

Plus que jamais, le futur encadrant doit être une personne de conviction Aujourd’hui, la question de l’intégrité scientifique et de l’éthique est devenue prégnante au sein du monde académique et de la compétence de chercheur ou d’encadrant de doctorants. Les chercheurs de l’IRAFPA proposent donc que trois dispositifs soient mis en place pour les futurs encadrants.

  1. Le projet de l’IRAFPA
  • Le concept de serment d’intégrité demandé aux doctorants fraichement diplômés est intéressant tel qu’il est appliqué depuis peu en France. Parallèlement, il pourrait être demandé aux futurs encadrants de doctorants de prêter un tel serment.
  • Participation pré-requise à une formation d’introduction aux sciences de l’intégrité. Pour diriger les doctorants et les jeunes chercheurs d’un métier qui se complexifie, ces futurs encadrants devront lever toute ambiguïté en sachant distinguer les principes moraux de l’éthique scientifique, et de l’intégrité académique, appréhender la responsabilité collective, expliquer le rôle des conventions et des règles constitutives et régulatrices des établissements universitaires, puis de savoir montrer comment s’articulent les normes académiques et les normes juridiques de notre société du savoir.
  • Une note de synthèse de dix pages devrait être requise avant de délivrer une autorisation à diriger des recherches à un enseignant-chercheur (HDR ou processus similaire). Il lui serait demandé de rendre compte :a) de la manière dont il/elle s’est saisi des questions d’intégrité scientifique et d’éthique dans ses activités de recherche, et plus largement d’enseignant-chercheur

    b) de la manière dont il/elle conçoit d’accompagner les doctorants qu’il encadrera dans une démarche d’intégrité académique.

  • Le dépôt en ligne des mémoires d’HDR dans les pays où le diplôme existe nous semble également tout aussi important qu’il l’est pour les mémoires de thèse. En France, il n’y a plus de validation par le Conseil National des Université (CNU) et c’est de facto la porte ouverte à la possibilité de voir éclore des jurys de complaisance. Certes, une partie des mémoires d’HDR développe les projets futurs du candidat qui doivent pouvoir rester sous embargo pour une durée déterminée. Mais ensuite, la publication reste le meilleur moyen de contrôle de la validité de ce diplôme.