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Étape 7. La parole performative en action

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Étape 7 – La parole performative en action

Lévinas : « Rien, ni personne, ne pourra diminuer la responsabilité de ce que nous faisons – ou ne faisons pas –, car être responsable, c’est répondre des conséquences de nos actes comme de nos non-actes.”

La lettre qui accompagne le dossier que nos experts ont constitué est une étape essentielle du processus, car c’est elle qui supporte le processus d’argumentation aristotélicienne qui s’efforce de convaincre tous les destinataires et les personnes en copie qu’elles sont responsables à partir du moment où elles ont été identifiées par nos soins et donc qu’elles doivent l’assumer.

La lettre s’appuie sur l’analyse des faits objectifs et sur la notification des responsabilités des parties prenantes et des demandes de réparations qui en découlent

La lettre est adressée aux acteurs ayant été identifiés comme étant les responsables du système dans lesquels les faits se sont produits : les recteurs et présidents d’université, les directeurs de laboratoire, les rédacteurs en chef des revues, etc.

Les parties prenantes sont placées en copie. Les victimes, les lanceurs d’alertes et les délinquants présumés ne sont pas en copie ; ils seront informés par leurs supérieurs hiérarchiques.

Cette étape marque une phase importante de la prise de recul des victimes ou des informateurs de méconduites académiques, car elle redonne à la victime sa dignité et sa place au sein du système académique. Elle coupe également court à toute tentative de calomnie contre elle.

  • Du côté des autorités interpelées

A la réception de notre courrier, certains destinataires peuvent être tentés d’« enterrer » les affaires. Mais, si nous avons pris le temps de monter des dossiers et des lettres aussi précis, c’est bien parce que l’IRAFPA reste ferme dans sa posture.

  • Du côté des victimes de manquements à l’intégrité

Nous gardons le contact permanent avec les victimes qui risquent de devoir supporter une violence symbolique pour n’avoir pas respecté l’omerta. Mais la violence est une promesse qu’on ne peut pas tenir, car tout finit toujours par se savoir dans le monde académique.

Bien sûr, être non-violent ce n’est pas être pacifiste. La non-violence est au pacifisme ce que la sensibilité est à l’émotion. La non-violence est une posture active.

  • Du côté des délinquants de la connaissance

À leur égard, l’IRAFPA en appelle à une sanction qui doit être réparatrice et, ce, de manière proportionnée aux conséquences de l’acte. Car ces personnes restent, en effet, dans notre système académique. À quoi servirait une sanction s’il ne s’agissait que d’humilier symboliquement le contrevenant et de satisfaire ceux qui l’infligent ?

  • Du côté des services juridiques et des Référents Intégrité Scientifique

Ils sont logiquement sollicités, alors même que la plupart ne maitrisent pas le lexique de l’intégrité, n’ayant pas reçu de formation pertinente à ce sujet. Nous sommes souvent conduits à leur rappeler en voix “off” les éléments de base tels les principes et concepts sous-tendant les lois et règlements.

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