> Revenir à l’Étape 4 – La contextualisation
Étape 5 – Les entretiens structurés de confirmation
Tout entretien de confirmation des éléments recueillis lors des étapes précédentes repose sur une question préalable : Qu’espérons-nous apprendre ?
La posture de l’IRAFPA est que nous ne sommes jamais certains, même après la compilation des faits, de la culpabilité de la personne mise en cause. Et que pour les mêmes faits, nous avons plusieurs profils de fautifs possibles qui appelleront des solutions distinctes.
Nous avons retenu quatre types de connaissances qui devraient être acquises par une démarche de questions-réponses et de confirmation lors des entretiens. Cette analyse permet notamment de distinguer celui ou celle qui aura commis un acte isolé de manquement à l’intégrité de celui qui, par la répétition de ses actes, sera devenu un véritable « délinquant de la connaissance ».
- Les connaissances déclaratives ont pour objet de répondre à la question : De quoi parle-t-on ? Il s’agit ici de données factuelles tels les règles, lois, règlements, etc. L’entretien ne peut se réaliser de manière sereine et complète que si les interlocuteurs parlent bien du même objet. Sinon, l’enlisement de la conversation sera frustrant.
- Les connaissances procédurales ont pour objet de répondre à la question : Comment se réalisent les séquences ordonnées des actions qui permettent d’obtenir un résultat spécifique ? Dans le cas de faits avérés de manquement à l’intégrité, le but est de pouvoir analyser lors des entretiens comment procède la personne interrogée et où, éventuellement, placer la correction à apporter.
- Les connaissances sensibles ont pour objet de répondre à la question : Que signifient l’expérience et la connaissance concrète que la personne a de la situation? Le plus grand risque dans les cas de manquement à l’intégrité est de traiter la personne ayant commis un acte répréhensible comme bouc émissaire d’une situation complexe.
- Les connaissances contextuelles ont pour objet de répondre à la question : Quand et pourquoi la personne interrogée a-t-elle agi de la manière qui lui est reprochée ? La question sous-jacente est ici de déduire si la personne, placée dans un autre contexte, aurait eu le même comportement et de déduire également si deux individus distincts, placés dans le même contexte, auraient eu le même comportement.
Le tableau ci-dessous synthétise le type de connaissances nouvelles ou de confirmations que l’enquêteur va acquérir en cours d’entretien de la part de chacune des personnes interrogées.
Connaissances |
Connaissances procédurales |
Connaissances |
Connaissances contextuelles |
But |
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Clarifier si la personne interrogée (mis en cause ou témoin) sait exactement ce qui lui est reproché. | Comprendre l’enchaînement des étapes de la mise en œuvre de l’acte délictueux. | Identifier ce qui alimente les actes fautifs. (exemples : éviter un harcèlement, une fatigue passagère, une addiction au risque). | Dresser la carte contextuelle des contraintes et des risques réels ou perçus au moment où les faits se sont produits. |
Méthode |
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• Des questions ouvertes permettent à la personne d’exprimer avec ses propres mots l’objet dont il est question (fraude, plagiat, harcèlement, etc.). • Utiliser une formule de confirmation pour s’assurer de bien comprendre. | • Des questions fermées permettent de cerner le cheminement qui a conduit d’étape en étape à l’acte reproché. • Utiliser une formule de confirmation pour éclairer les failles dans la compréhension des normes ou une formation à l’intégrité insuffisante. | • Les questions ouvertes et/ou fermées permettent de comprendre la sensibilité particulière de la personne aux autres et au contexte. • Utiliser une formule de confirmation pour proposer une aide éventuelle à la personne interrogée. | • Des questions ouvertes cernent les scénarios qui permettent d’identifier si le cas est isolé ou est (deviendrait) récurrent. • Utiliser une formule de confirmation pour identifier des complices volontaires ou involontaires de la situation. |
Recadrage final |
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La personne interrogée doit être informée clairement des conventions et des règles qui existent et qui sont mises en pratique dans l’organisation où elle exerce. | La personne interrogée doit être informée clairement des us et coutumes en vigueur dans son laboratoire, sa discipline, son équipe de travail, auxquels elle doit se conformer. | La personne interrogée doit être en mesure de mobiliser sa conscience et ses principes personnels pour appréhender le problème. | La personne interrogée doit se situer par rapport aux normes académiques et aux normes juridiques en vigueur dans le pays où se sont déroulés les faits. |
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