Actes du 3e Colloque International de Recherche et Action sur l’Intégrité Académique
“Défis et incertitudes de l’intégrité académique à l’ère de l’intelligence artificielle”
20-22 juin 2024, Université de Coimbra (Portugal), sous la direction de Michelle Bergadaà & Paulo Peixoto
Attitudes des doctorants, encadrants et directeurs d’Écoles doctorales face à la double contrainte des exigences de l’intégrité et des tentations de l’IA
Michelle Bergadaà, Professeur émérite, Université de Genève (Suisse)
Paulo Peixoto, Professeur agrégé, Université de Coimbra (Portugal)
ORCID: Michelle Bergadaà 0000-0001-6272-4061; Paulo Peixoto 0000-0003-2275-667X
DOI : https://doi.org/10.56240/fdfpos01 (provisoire)
Mots-clés : intégrité académique
Keywords: academic integrity
L’objectif de cette recherche est de faire un état des lieux de la perception que ces doctorants ont des outils de l’IA générative, alors qu’ils n’y ont pas été familiarisés durant leurs études de Master, et celle des encadrants. Il est aussi de clarifier leur comportement effectif dans l’usage de ces outils dans leur travail quotidien et l’attitude des encadrants. Il est enfin d’explorer des voies de mobilisation – et pas seulement de motivation – des encadrants et directeurs d’Écoles doctorales. Nous croyons donc qu’il faut deux pédagogies distinctes : une fondée sur les compétences explicites (ex. Comment utiliser ChatGPT sans frauder) et une fondée sur les compétences tacites (comment réaliser la synthèse d’un article, comment corriger son anglais, etc.).
Comment appréhender dès à présent l’émergence de l’IA dans la formation et l’encadrement de nos doctorants ? Se poser la question est essentiel, alors même qu’un grand nombre d’enseignants sont encore entre le déni et la peur et ne voient dans ChatGPT que le risque de fraude et de plagiat. La mutation extrêmement rapide de l’IA heurte la formation dans la durée des futurs chercheurs. Ainsi, la question de la formation de nos doctorants au doute, à l’esprit critique, à la synthèse, etc. sera plus que jamais nécessaire.
Le recours croissant aux IA génératives impacte déjà les travaux universitaires tant des étudiants que des enseignants-chercheurs. La question est donc de pouvoir offrir à ces deux publics – doctorants et encadrants – un discours fiable, transparent, généreux, utile… donc une formation en évolution continue. Le sujet sera appréhendé sous l’angle de l’analyse inductive des données recueillies pour dégager les perceptions des comportements, les craintes et les souhaits afin de proposer un type de formation à créer et mettre en place dans les Écoles doctorales.
Une enquête a été conduite auprès d’étudiants en doctorat et d’encadrants de thèses de doctorat d’universités françaises. Cent réponses de doctorants et trente d’encadrants de thèse ont été analysées. Un échantillon de contrôle auprès des directeurs d’Écoles doctorales a été effectué, pour vérifier les moyens dont ils peuvent, ou pas, se saisir pour mobiliser les enseignants sur les problèmes d’intégrité.
Les principaux concepts mobilisés seront ceux de la psychologie sociale (motivation, implication, apathie, attitude) et de la sociopsychologie (identité multiple cf. Lahire). Les principaux auteurs de référence pour la méthode : Glaser & Strauss, Goffman pour ses cadres de l’expérience, Becker pour la production de toute œuvre d’art comme une action collective.
Outre la clarification de l’usage de l’IA dans le champ de la recherche et de la publication doctorale, notre communication débouche très pragmatiquement sur, d’une part un nécessaire débat sans faux-fuyants et, d’autre part, sur une trame de formation. Face à la révolution de l’IA – et alors même que la formation à l’intégrité académique reste superficielle – nos résultats montrent qu’il faut revenir aux bases de la pédagogie : les doctorants se sont avérés demandeurs de compétences explicites, et non tacites. Les encadrants sont sensibles à une pédagogie de l’expérience (ou des expériences multiples) de membres du corps académique.
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En vue de renforcer les “Sciences de l’intégrité” de façon participative, l’IRAFPA a fondé son propre «Pôle Publications de l’IRAFPA» en mars 2022.
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