Actes du 3e Colloque International de Recherche et Action sur l’Intégrité Académique
“Défis et incertitudes de l’intégrité académique à l’ère de l’intelligence artificielle”
20-22 juin 2024, Université de Coimbra (Portugal), sous la direction de Michelle Bergadaà & Paulo Peixoto
Cas révélés de fraude dans les publications scientifiques : comment des reviewers peuvent passer à côté de tant de manipulations ?
Hervé Vezin, Professeur des universités, Université de Lille (France)
ORCID : 0000-0002-7282-2703
DOI : https://doi.org/10.56240/fdfpos10 (provisoire)
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Ce qui est important, voire central, c’est l’image de la science au regard de la société mais aussi pour les jeunes qui souhaitent embrasser cette carrière. Face aux dernières méconduites à l’Université de Lille (cf. article Le Monde « Le CNRS et l’université de Lille ont commencé fin novembre une instruction concernant plus de soixante articles d’un couple de chercheurs de l’Institut d’électronique, de microélectronique et de nanotechnologie à Lille. »), je souhaiterais poser la question de la responsabilité du reviewing.
En d’autres mots : comment des reviewers peuvent passer à côté de tant de manipulations. Questionnement aussi quand on est éditeur associé d’un journal, peut-on y publier ?
Sur ce cas d’école précis dont je maîtrise les dimensions individuelles et organisationnelles, c’est analyse des motivations qui conduisent à ces comportements avec des enjeux et des dégâts pour les collaborateurs impliqués (un souhaiterait venir témoigner et participer à ce séminaire) et les co-auteurs dupés.
Il faut alerter sur les études en collaborations, cela ne doit pas être une juxtaposition de résultats jamais relu collégialement (temps de la science). Être co-auteur doit reprendre tout son sens collégial. Mon angle d’attaque sera basé sur quelques exemples concrets – et ils ne manquent pas – mais surtout pointera comment les reviewers de ces articles sont passés à côté.
Je ferai aussi un focus sur ce que j’appelle la fragmentation des études avec un principe de confiance entre collaborateurs experts de leur contribution sans jamais se pencher sur l’étude entière, il faut prendre le temps de la science.
Ce sera une contribution avec un regard de chercheurs mais aussi de responsables de nombreuses structures de recherche pour lequel je prône en permanence avec les jeunes cette notion d’intégrité et éviter la tentation du beau. Le spectroscopiste que je suis dit toujours « Il faut du bruit dans vos spectres », c’est lui qui vous donne le plus d’informations.
La science ne produit pas que des résultats positifs et parfois il faudrait aussi être en capacité de publier ce qui ne marche pas.
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En vue de renforcer les “Sciences de l’intégrité” de façon participative, l’IRAFPA a fondé son propre «Pôle Publications de l’IRAFPA» en mars 2022.
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