La direction d’études doctorales sous le projecteur de l’intelligence artificielle
Confrontées à de nouvelles pratiques déroutantes en matière de méconduites académiques, nos institutions restent souvent tétanisées ou se rigidifient dans un système de plus en plus exposé.
Consultons notre étude, effectuée il y a plus de dix ans, à propos des thèses de complaisance (Bergadaà, 2012)1 : force est de constater que les mesures prises n’ont pas fondamentalement changé la situation. Alors que va-t-il se passer d’ici deux ans avec des thèses largement réalisées avec l’IA, et pour certaines de manière illicite ?
Nous avions défini une thèse de complaisance ainsi : Remise d’un titre officiel de docteur pour une thèse qui ne le mérite pas, parce que le manuscrit acte d’une connaissance insuffisante du domaine concerné, et/ou d’une absence d’originalité de la pensée, et/ou parce qu’il comporte du plagiat textuel et/ou des modèles présentés, et/ou analyses frauduleux.
Nous réexaminons ci-après quatre constats issus de notre recherche de 2012 et d’une recherche exploratoire de 2022, sous l’angle du rôle des parties prenantes dans la délivrance du titre de Ph.D. et doctorat.