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Étape 4 – L’analyse systémique
L’analyse systémique qui s’inscrit dans la perspective de la Responsabilité Sociétale Académique (RSA) est indispensable avant de proposer des mesures de réparation. Elle ne peut intervenir avant d’avoir fait l’analyse des faits et de leurs conséquences des comportements délictueux.
Son objectif est de déterminer les leviers de l’action.
Tout système a ses propres finalités et adapte ses messages à bon escient. Dans le système universitaire, chacun de ces sous-systèmes – chercheurs, doyens, recteur/président, services juridiques, etc. – contribue à l’objectif commun. L’université a ainsi pour finalité de survivre au-delà de toutes les crises qui peuvent la secouer épisodiquement.
Nous pouvons réaliser cette analyse systémique parce que nous connaissons bien l’enseignement supérieur et la recherche dans sa diversité, mais aussi parce que nous trouvons toujours des collègues près à nous aider à comprendre les contextes locaux ou spécifiques à tel ou tel établissement, laboratoire, etc.
La mise en contexte du cas à cette étape nous permet donc de décider des personnes, qui en vertu de leurs responsabilités, vont recevoir le dossier.
Le responsable ultime est bien sûr le président de l’université. Il va transmettre le dossier aux services juridiques et au Référent Intégrité ou au comité d’éthique. Mais l’IRAFPA n’intervient pas directement dans les procédures de traitement interne des problèmes. D’autres parties prenantes sont les éditeurs de revues ou d’ouvrages en cas de demandes de rétraction. La société civile se trouve souvent dans le premier cercle des acteurs auxquels notre monde académique doit rendre compte de ses actions.
Nous réalisons ainsi une recherche-action dans ce cadre systémique auquel sont coutumiers les chercheurs en management et stratégie des organisations. Les principes d’investigation et la méthode d’action sont synthétisés dans le tableau ci-dessous.
PRINCIPES D’INVESTIGATION | MÉTHODE D’ACTION |
1a. La réalité observée est le reflet des intentions du/des système/s lequel s’adapte aux informations qu’il reçoit. | 1b. Définir les intrants, les extrants du/des système/s et leurs concept-coeurs : la création et la diffusion de connaissance (notre cause) |
2a. Le système est organisé par l’ensemble des « éléments » (unités, personnes…) interdépendants, dont les relations sont régies par des règles. Une norme est légitime si elle est utile au système. (la norme n’est pas de publier le plus possible…) |
2b. Recenser les « éléments » avec lesquels l’objet « manquement à l’intégrité » est en relation et rappeler les règles, normes, lois en jeu. Les normes permettent la coordination de l’ensemble. Les normes sont logiques et il n’y a rien de psychologique ou d’émotif. |
3a. Les acteurs tendent à préserver leur situation d’avantages acquis dans le système et de reproduction de leurs habitudes en refusant l’information externe qui l’ébranlerait. | 3b. Identifier les acteurs-clés en jeu dans le/s système/s étudié/s pour l’interpréter du point de vue de chacun de ces acteurs sachant que le système, lui va tendre à s’adapter par autorégulation. |
4a. Des réseaux de relations se mobilisent instantanément pour préserver l’équilibre du système, mais il interagit aussi avec l’externe pour recevoir les informations qui y circulent. | 4b. Mettre en évidence les flux dynamiques de communication, de pouvoir et les boucles de rétroaction via des observateurs terrain. |
5a. Relativiser la pertinence du modèle élaboré en vérifiant celle-ci en cas de changement de système ou de temps | 5b. Clarifier les présupposés qui traversent tout travail d’interprétation (consciemment ou non) |
6 a. Parole performative consiste à lever les ambiguïtés du système et donc à tenir le discours du bien et du juste | 6b. Ce que nous décrivons est loyal vis-à-vis du système académique et valide. La charge de la preuve contraire revient au récepteur. |